samedi 20 mai 2017

Truite au Poisson Nageur en avril



En ce début de saison, les pêches de la truite les plus prolifiques sont souvent celles aux appâts naturels. Les eaux montent, charriant leur lot de vers, larves, autant de proies pour les farios... 


Difficile alors de tirer son épingle du jeu lorsque les niveaux montent et que pour couronner le tout je décide après quelques sorties toc pas très prolifiques (sauf sur l'Arnette) de pêcher au PN (Poisson Nageur) très tôt dans cette saison 2017. Envie de tester ma nouvelle canne (Dragonbait Trout de chez SMITH) et les nouveaux leurres qui s'impatientent dans leur boîte... je tente alors l'aventure dès la mi-avril, un peu trop tôt certainement mais les sensations sont là, la pêche est intéressante et prenante. Les sorties de l'année passée m'ont donné envie de peaufiner cette technique et d'entrevoir la pêche autrement qu'à la mouche ou au Toc.

Les détracteurs de la pêche au lancer ont souvent en tête cette image du "ferrailleur" avec ses "médailles" (cuillères) qui n'ont pas vraiment le droit de citer au bord de la même rivière qu'eux ... pourtant cette technique a évolué, le matériel aussi ... les cannes tout d'abord, plus nerveuses et légères que jamais, les moulinets frein à l'avant ne pèsent qu'une centaine de grammes décuplant les sensations lors des lancers. On sent littéralement le leurre évoluer, vibrer, taper le fond et que dire lorsqu'une belle truite est au bout du fil ! Les PN sont de véritables bijoux, imitant parfaitement de petits vairons, poissons de taille et couleur hallucinantes. Des bijoux, ils en ont aussi le prix ! c'est vrai que l'on regarde la rivière différemment et surtout les embâcles, les branches basses quand on pêche avec eux ... Mais bon c'est le "jeu" et même si j'entend dire: "les PN Décathlon marchent aussi et ils coûtent parfois 5 fois moins chers", on peut se poser la question de ce qu'on veut vraiment ? Etre efficace, pêcher juste et sortir du poisson ? ou prendre un poisson de temps en temps avec un leurre que l'on n'aura pas peur de perdre ? J'ai plutôt choisi de mettre toutes les chances de mon côté ...reste la technique... Là aussi les leurres évoluent, "suspending", coulant, flottant... il faut savoir conjuguer les crankbaits, les stickbaits, minnows et autres "créatures", spinnerbait, plomb palette. Beaucoup de combinaisons, de couleur et de poids qui finissent par vous perdre un peu  ... puis arrive le temps de la confrontation et là mieux vaut se rappeler comment nage le leurre !

Ce qui est cool à la pêche aux leurres c'est que le matériel est toujours prêt, pas besoin de trouver des vers, faire des mouches ou des nymphes, non là pour le coup les leurres attendent bien sagement alignés dans leur petite boîte (Décathlon !).


Un petit saut de voiture et me voilà au bord d'un petit ruisseau du Ségala, les eaux sont un peu mâchées mais que diable je sors pour la première fois un Duo Ryuki plein amont et je ramène en "jerkant" (en donnant de grands coup de scion) et surprise sur mon second passage ! Une jolie truite vient s'accrocher, la première au PN cette année.



Sur une autre rivière c'est au Duo Rozante, leurre plus gros qui apparemment fait des ravages, il tire plus sur le scion mais n'empêche pas d'être pris par une fario malgré sa taille.

Je remarque que les poissons suivent souvent le leurre pour le prendre pratiquement au dernier moment, difficile alors de laisser un peu de "mou" pour éviter le décroché.

En amont d'une chaussée de moulin j'entend dans mon dos ce qui semble être un gros gobage. Je me tapis pour me rendre à porté de lancer sans me faire voir. Un shoot, puis au second un peu plus aval j'aperçois un énorme chevesne avec les polarisantes qui se dirige vers mon leurre, je ralenti puis il le gobe d'un coup de tête latéral... mon frein est réglé tout juste et je pointe le scion vers la bestiole qui me fait un gros rush plein aval... Au bout de quelques coups de manivelles j'arrive à l'épuiseter: 51 cm ! il est large comme une carpe, il rejoint son milieu après une petite photo.




Autre rivière, je me souviens qu'ici, l'année dernière, j'avais touché de belles truites, mais les eaux sont mâchées par les pluies de la veille. Une fois sur deux je ramène des feuilles, branches, algues charriées par la rivière. Puis, enfin une truite sur un petit radié... elle n'est pas très grosse, juste à la maille. Une heure et demie se passe sans aucun poisson, pas une touche quand soudain, comme souvent depuis ce début de saison, une truite s'accroche alors qu'il ne reste que 50 cm entre mon scion et le leurre... Trois chandelles et au-revoir ! dommage elle dépassait les 30 cm... Les conditions difficiles m'obligent à rebrousser chemin et à repasser devant un joli poste. Tiens je vais essayer ce petit "phoxy minnow de Sakura", il descend plus que mes suspending et il devrait bien peigner la berge qui sous cave entre les racines. Au deuxième passage après quelques jerks je sent un gros arrêt puis s'en suit un départ fulgurant... je sais à qui j'ai affaire et ce n'est pas un chevesne ça c'est sûr ! Impossible de faire monter le poisson en surface ne serait-ce que pour voir sa taille ! Rush après rush il m’entraîne vers l'aval , je saute à l'eau pour le suivre et éviter que le combat ne s'éternise car ça commence à être long .. finalement le poisson monte et c'est une belle truite ! j'espère qu'elle ne va pas se décrocher... sur une énième montée en surface j'arrive à lui glisser l'épuisette sous le ventre ... ouf : 44 cm ! c'est mon record battu de 0,5 cm !
Non vraiment j'aime bien cette pêche !